lundi 5 décembre 2011

VENEZIA BIENALE 2011 3 °PARTE

3° partie : Les expositions individuelles, au détour des canaux et ruelles...

Et voici la partie originale de la biennale de Venise.: suivant un plan particulièrement approximatif vous plongez dans les méandres de la ville à la recherche d’expositions individuelles. Les artistes sont le plus souvent présentés sous la bannière de leur pays, mais ils ont le privilège de pouvoir investir un espace qui fait partie du cœur de la cité. Vous allez découvrir des intimités vénitiennes que vous n’auriez normalement jamais connues! Voici un extrait avec ces quelques artistes que nous avons remarqué...


Dans un des nombreux cul-de-sac du quartier Santa Croce, devant une église, sur un parvis du grand canal, Oksana Mas présente une œuvre qui fait le pont entre la renaissance et nos jours; téméraire. Imaginez de grands panneaux couverts de seulement 3.640.000 œufs en bois peints au motif de symboles folkloriques ou icônes classiques de notre société qui dans leur totalité représentent une copie de l’œuvre de Van Eyk « Les Jardins du Paradis ». Ce n’est qu’en reculant que l’on aperçoit l’époustouflante perspective de ces grandes toiles qui totalisent en tout une surface de 134 X 92 mètres! Plutôt bosseurs les ukrainiens…



 Le scenario de Francisco Tropa, portugais, nous présente une poésie visuelle qui change notre perception du temps. Un ancien entrepôt a été rénové et, en lui-même, il nous plonge déjà dans une autre époque. Un éloge est fait à l’élément qui domine Venise, l’eau. Sur plusieurs installations, un rétroprojecteur est placé devant un goutte à goutte qui est reportée sur de grands écrans. Si l’image est inversée, l’eau semble être libérée de toute pesanteur, légère. Très beau. L’ensemble est présenté dans un travail de charpenterie qui inspire le respect.


Au Kyrgystan, on porte un regard très critique sur le monde. Marat Raiymkulov a réalisé des milliers de petits dessins très acides qui nous présentent la condition humaine dans sa plus triste vérité. C’est fou comme de simples silhouettes peuvent nous rappeler notre bêtise, notre aveugle soumission, notre manque de spiritualité! Quand on feuillete ces petits cartons gribouillés, la vie quotidienne de la société moderne nous paraît tellement absurde. Le même ton et efficacité de ce petit homme qui évoluait sur nos écrans en dansant sur une ligne animée dessinée…l'alinéa.




Le Luxembourg a choisi un espace intime, le rez-de-chaussée d'une maison. Cette exposition "Cercle Fermé" est un projet des artistes Martine Feipel et Jean Bechameil et du curateur René Kockelkorn.
Une distorsion de l’espace dans quelques quatre ou cinq salles bouleverse le sens commun de l’équilibre, tout ondule. Les pièces se succèdent dans le blanc, une sorte de grande banquise d'un espace infini qui se reflète dans un palais des glaces. Votre perception est mise à l'épreuve, les meubles ondulent, des mirroirs vous reflètent sans fin, des colonnes son bancales, des chaises molles, le tout dans un décor baroque qui nous enmène dans un autre temps...un chamboulement du lieu très impressionant.


Enfin une dernière artiste digne d'être mentionnée, la géorgienne Tamara Kvesitadze, qui nous présente un beau message pour l'universalité de la paix dans le monde. Un travail particulièrement soigné et approfondi pour parler de l'amour. Elle expose ce travail dans le hall d'entrée d'un vieux palais vénitien, le palais Pisani, et nous a séduit par sa force et sa simplicité...On a aimé.




Ainsi se termine ce regard sur une Venise qui sait admirablement marier sa splendeur classique et son insolite vie quotidienne des cannotiers avec l'art contemporain de tous les horizons ...SANS VOUS NOYER!


Texte et photographie de Morgan & Laurence Louisfert

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