mardi 6 décembre 2011

VENEZIA BIENALE 2011 2°PARTE

2° partie : L‘Arsenal…la grande enfilade de toutes les surprises

Vous entrez dans un labyrinthe de placards. Des portes de placards pour toute introduction. Qui est au placard? Pas commode à savoir! L’art qui placarde ou le public au rencard? Je ne sais pas. Toute une installation grand-mère du siècle passé, où sommes nous? De ces meubles on ne garde que la porte; ce n’est pas l’intérieur qui compte! C’est la façade, recto et verso, comme pour ne pas aller au-delà des apparences. C’est une ambiance sans saveur ni intrigue. Des rideaux et des miroirs pourtant…l’attraction émotionnelle avec le public est des plus réduites.



!


Mais ouvrez les yeux bon sang! Pour cela on vous plonge dans une salle noire dans laquelle il n’y aurait presque rien à voir. Exactement comme dans la vidéo que l’on vous montre où les gens viennent au rendez-vous de l’art dans une grande salle (blanche cette fois-ci) sans comprendre pourquoi; il ne se passe rien ???

Allez un peu d’émotion que diable! Mais non, admirez cette fusée improbable, un projet chilien qui ne décollera jamais. N'attachez pas vos ceintures. Il faut donc être bien accroché pour ces premières salles qui ne sont pas très aguichantes.

Courage! Bourrage…Rashid Johnson nous réchauffe avec de forts jolis tableaux sculptures en bois marqués au « branding » (tatouage au fer rouge) et calligraphiés à l’encaustique avec quelques touches « asiattisantes » rouges et dorées. Plus accessible déjà avec, pour suivre, 15 sculptures architectoniques faites dans toutes les matières possibles. Ces maquettes du monde nous aident à voyager dans tous les pays et tous les temps. L’artiste s’appelle monsieur oups j’ai oublié et nous prépare à… Franz West.

Je vous laisse le soin de vous documenter si vous le souhaitez sur cet iconoclaste « pas-tantant ». Pour le meilleur et pour le pire, le public se perd, l‘ironie n’est pas flagrante. Dur! Sommes nous venus à Venise pour voir deux chiottards en face d’un lavabo ?

Arrêt soudain: Quel est le nom de l‘artiste ??? L’Œil diverge, l’esprit divague, la raison défaille; nous ne saurions plus distinguer ni l’art du lard, ou le cochon du torchon.


Les artistes se succèdent, se confondent pour former un confortable oreiller soporifique qui anesthésie nos sens et notre âme, je ne souviens plus de rien docteur…

Vient enfin l’exposition des artistes italiens dans un foisonnement assez captivant. L’optique du cru a été de rassembler un grand maximum d’artistes dans trois grands halls. L’Italie nous offre un art non plus conceptuel mais plutôt expressionniste. Un travail qui nous permet de revenir sur nos plates bandes, plus accessible somme toute.




                     Gino Sabatini Odoardi




La petite révolution de cette exposition italienne organisée par Vittorio Sgarbi est: « L’Arte non e cosa nostra » une enquête sur la mafia où comment lever le rideau sur la criminalité au grand public. L’art est aussi une plateforme idéale pour dire la vérité sur notre société et diffuser au grand jour l’infamie mafieuse. Superbe!

L’exposition continue en extérieur dans une belle frénésie de sculptures et d'installations…





La Chine présente Yuanyong dans un lieu exceptionnel: « le magasin des citernes », énorme, une salle des réservoirs de pétrole de l’Arsenal, grosse charge de vieux fers où flottent une belle armada de petites poteries et une vapeur mystique…Traverser ce couloir où une pluie de lettres latines se délitent comme une neige morte alors que les idéogrammes noirs se consolident toujours plus tels des signes qui prendront le dessus.


Et ainsi de suite...on traverse parfois certaines zones obscures, où le jugement s'étouffe, l'attention s'enfuit...c'est fou, tout devient flou

Texte de Morgan et Photographie de Laurence Louisfert

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