mercredi 29 décembre 2010

EL GRECO EN ENTERREMENT

Génial Greco.

L'enterrement du duc d'Orgaz dans l'église de San Tomé à Tolède, nous plonge dans un moment qui nous dépasse. Cette toile est toute la peinture avant et après : Réalisme avec les protagoniste,l'impressionnisme avec les textures et les robes, le surréalisme en haut dans les cieux le vraisurréel...

Il y a là une ambiance supraterrestre figée dans l'éternité. C'est une grande toile sur la mort qui nous entraîne dans un tourbillon d'immortalité et nous présente une vie fleurissante par sa sainteté. Et en-bas, ici bas, nous sommes tous en file d'attente dans la crainte d'une mort certaine qui nous, nous effraie, nous illumine, nous fait cauchemarder ou rêver, soit comme un châtiment, soit comme une récompense.

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Alors où est le centre? Le duc mort ou son âme en ascension dans les mains de l'ange vers le christ qui l'a déjà accepté ? Regardez, le duc est pesant comme une pierre; la mort est plus lourde que la vie...

A part lui beaucoup de monde, un foisonnement. Il appartient aux deux officiants du noble défunt de le projeter vers sa propre rédemption; ils le peuvent car ils sont lumière au milieu de ce grand froid macabre et noir. La source visuelle de cette glace mortuaire est ce moine pétrifié à gauche qui nous glace. Ce religieux aux tons livides semble plus proche du duc qu'il accompagne au très loin que ses comparses en noir vivants pour la plupart inquiets et terrifiés. Un moine en pierre, un évêque en feu, un sermonneur en fluide comme l'éther. Mephisto est là aussi et veille. Et cet enfant qui nous fait participer pourrait être le dernier terrien innocent et détaché. Une clef!

Et nous spectateurs également alignés comme sur le tableau comme pour l'accompagner mais surtout l'empêcher de rejoindre l'inconnu. Pour ce duc, c'est trop facile, il est libéré, déjà confondu avec les éléments.