Génial Greco.
L'enterrement
du duc d'Orgaz dans l'église de San Tomé à Tolède, nous plonge dans un
moment qui nous dépasse. Cette toile est toute la peinture avant et
après : Réalisme avec les protagoniste,l'impressionnisme avec les
textures et les robes, le surréalisme en haut dans les cieux le
vraisurréel...
Il
y a là une ambiance supraterrestre figée dans l'éternité. C'est une
grande toile sur la mort qui nous entraîne dans un tourbillon
d'immortalité et nous présente une vie fleurissante par sa sainteté. Et
en-bas, ici bas, nous sommes tous en file d'attente dans la crainte
d'une mort certaine qui nous, nous effraie, nous illumine, nous fait
cauchemarder ou rêver, soit comme un châtiment, soit comme une
récompense.
Alors où est le centre? Le duc mort ou son
âme en ascension dans les mains de l'ange vers le christ qui l'a déjà
accepté ? Regardez, le duc est pesant comme une pierre; la mort est
plus lourde que la vie...
A
part lui beaucoup de monde, un foisonnement. Il appartient aux deux
officiants du noble défunt de le projeter vers sa propre rédemption;
ils le peuvent car ils sont lumière au milieu de ce grand froid macabre
et noir. La source visuelle de cette glace mortuaire est ce moine
pétrifié à gauche qui nous glace. Ce religieux aux tons livides semble
plus proche du duc qu'il accompagne au très loin que ses comparses en
noir vivants pour la plupart inquiets et terrifiés. Un moine en pierre,
un évêque en feu, un sermonneur en fluide comme l'éther. Mephisto est
là aussi et veille. Et cet enfant qui nous fait participer pourrait
être le dernier terrien innocent et détaché. Une clef!
Et
nous spectateurs également alignés comme sur le tableau comme pour
l'accompagner mais surtout l'empêcher de rejoindre l'inconnu. Pour ce
duc, c'est trop facile, il est libéré, déjà confondu avec les éléments.
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